16.4.07

Elections, pièges à quoi ?

Certains parlent de vote utile, moi je parle de vote inutile.

Faut-il aller voter quand on ne croit pas comme moi à la démocrassie (et encore moins en la ripoublique) et qu'on voit en elle une forme d'oppression ?

Il y a plusieurs positions libertariennes au sujet des élections.

1) la position de principe, déontologique, "pure et dure" : voter est immoral, puisqu'il s'agit de prendre part volontairement à un marché lui-même immoral, le marché politique, par lequel les uns utilisent la loi du plus fort (celle de la majorité) pour bénéficier de privilèges aux dépens des autres (ces privilèges peuvent être de toutes sortes, il suffit de consulter les programmes des candidats et leurs promesses démagogiques : revalorisation du SMIC ou autres avantages "sociaux", protectionnisme, subventions aux entreprises,...). De plus, il s'agit très souvent de donner son aval à un accroissement des pouvoirs étatiques (nouveaux comités Théodules, service citoyen, nouvelles taxes, réduction des libertés), aucun candidat ne proposant de réduire l'Etat, au contraire.

2) la position pragmatique, moins catégorique : le vote est une sombre mascarade, puisqu'il s'agit de choisir de quelle façon on va être opprimés par l'Etat et les politiciens. Néanmoins, même si notre vote compte quasiment pour rien rapporté au nombre des autres votes, il est préférable dans notre propre intérêt d'aller voter pour le candidat "le moins pire" plutôt que de ne rien faire.

3) la position de l'épicier, qui examine la rentabilité économique, et calcule le coût d'opportunité du vote, en comparant d'une part l'effort de consulter les programmes et d'aller voter et d'autre part le bénéfice qu'on en tire, le résultat montrant que voter est très certainement une perte de temps et d'argent. Il vaut mieux se consacrer aux moyens d'échapper à l'Etat ou de le combattre. Il n'est pas vrai que de ne pas aller voter revient à laisser les autres décider pour vous, car l'influence de votre voix est quasi-nulle.

Ma position étant une combinaison des positions 1 et 3, je n'irai pas voter et je demande ma désinscription des listes électorales. Cela participe de mon projet spencerien d'ignorer l'Etat.

Accessoirement, ça me mettra à l'abri de certaines contraintes esclavagistes telles qu'être juré-e de cour d'assises. Eh oui, du simple fait que vous êtes inscrit sur les listes électorales, l'Etat peut vous forcer à sacrifier plusieurs jours ou semaines de votre temps, sans vous rémunérer en retour, pour rendre la justice dans des affaires qui ne vous concernent pas (d'autant plus dans mon cas que je suis opposée à la notion collectiviste de justice pénale rendue "au nom de la société").

Et déjà il y a un problème qui surgit : en France, le vote n'est pas obligatoire, mais l’inscription sur les listes électorales est obligatoire (art. L. 9. du code électoral). Il est donc impossible de se faire radier volontairement de la liste électorale. Toutefois, je n'ai pas trouvé mention de la peine encourue (je pense qu'il n'y en a pas) pour quelqu'un qui s'arrangerait pour ne pas être inscrit. Ma carte électorale ayant été envoyée à une ancienne adresse, je vais quand même demander ma radiation (et oublier subrepticement de demander ma réinscription à mon nouveau domicile).

Certes, tout cela ne m'empêchera pas de parler de politique sur mon blog et de commenter les programmes des candidats. Contradictoire ? Non ! Un naturaliste peut s'intéresser aux fauves sans avoir forcément envie d'aller leur donner à manger au zoo, non ? (Tiens, je dois être de bonne humeur aujourd'hui, j'ai parlé de "fauves" plutôt que de "parasites", pourtant dans "politique", il y a bien "tique"...)

2 commentaires:

Stan Selene a dit...

(je ne pense meme pas etre inscrit sur les listes, soit le point 3, toujours eu trop la flemme de faire la demarche zitoyen) Mais chut...

pankkake a dit...

J'ai choisi de rester sur les listes électorales pour faire baisser le taux de participation.